
Le rugby a officiellement vu le jour à Pèzenas le 14 mars 1914, date à laquelle fut constituée une section rugby au sein de l’association omnisports créée le même jour sous le nom de SOCIETE SPORTIVE PISCENOISE « LA LANGUEDOCIENNE ».
Cette association, présidée par M.POUZOULET, domicilié 9 rue Henri Reboul à Pèzenas, capitaine en retraite, avait pour siège la Mairie de Pèzenas et pour objet principal la pratique du tir avec les armes de guerre et la préparation au brevet spécial d’aptitudes militaires.
L’article 17 de ses statuts prévoyait également la pratique de jeux athlétiques de plein air et plus généralement la pratique, la diffusion et la vulgarisation du sport.
La section rugby fut créée à l’initiative d’une vingtaine de jeunes gens parmi lesquels Benjamin BOULARAND, HORTALA, ICHARD qui avaient eu l’occasion de pratiquer ce sport dans les grands clubs parisiens tels que le PUC, le STADE FRANCAIS ou le RACING CLUB de FRANCE.
Cette société omnisports fut déclarée à la sous-préfecture de Béziers à cette date sous le N°10 et publiée au JO du 09 avril 1914 page 3371.
Malheureusement, la guerre de 1914-1918 qui devait éclater quelques mois après ne permit pas à cette association d’avoir une réelle activité.
Ce n’est qu’à partir de 1919 que les jeunes rugbymens Piscénois purent à nouveau pratiquer leur sport favori, sans cependant faire de compétition.



Le 18 février 1921
Le 18 février 1921, naquit le STADE PISCENOIS à l’initiative de dirigeants dynamiques et dévoués tels Paul HUC, Louis TRIGIT, Louis COURTES, animé par des joueurs de qualité nommés MUNAR, HUGUES, MOLINIER, PENDARIES, TEISSIER, RODIERE et ENGALENC, ces trois derniers ayant acquis des compétences en jouant au rugby pendant la grande guerre avec les Tommies.
La déclaration d’existence du STADE PISCENOIS, enregistrée sous le N°7165 à la sous-préfecture de Béziers, figurant aux archives départementales de la bibliothèque PIERRES VIVES à MONTPELLIER, atteste de la jonction avec l’association LA LANGUEDOCIENNE.
Un grand champ; appelé Pré de Courtaillac, situé au bord de l’Hérault, à proximité du pont de Castelnau, servait de terrain de jeu, sans clôtures, ni vestiaires et exposé aux inondations.
Curieusement, le club a fait ses débuts en 1921/22 en 2e série du Championnat du Languedoc, puis pour sa deuxième saison s’est inscrit en 3e série afin de réaliser de meilleurs résultats et ainsi d’attirer un public plus nombreux.
Le premier maillot porté en compétition fut violet et blanc.
Le calendrier de la saison 1927/1928 indique que le club est resté longtemps une association omnisports vouée au rugby mais également à l’athlétisme, au tennis et à la préparation militaire.
Sur ce terrain de fortune du Pré de Courtaillac, le STADE PISCENOIS conquit son premier titre de Champion du Languedoc de 3e série en 1924 en remportant tous ses matchs.
Ce titre lui donnera accès au Championnat de France de 3e série où il échouera en demi-finale contre CHAMP sur DRAC après avoir battu REIMS en quart de finale.
A partir de 1924, à l’initiative de Louis TRIGIT, de nouveaux dirigeants TARBOURIECH frères, H.L’EPINE, ROBERJOT, MAUREL, FRAISSINET firent de gros sacrifices pour donner à leur club un terrain digne d’une équipe en progrès réguliers.
Situé au milieu des vignes, sur la route de Montpellier, à 2 km de la ville, doté de vestiaires confortables et d’une tribune pouvant accueillir 400 spectateurs, fut créé le fameux stade baptisé « LOUIS TRIGIT », en hommage à un petit homme, négociant en vins de profession, qui fut un très grand président et un membre influent du Comité du Languedoc.
Né en 1891 à Pèzenas, décoré pour sa conduite au feu pendant la grande guerre de la Médaille Militaire et de la Croix de Guerre, Louis TRIGIT est décédé à l’âge de 44 ans le 18 novembre 1935, au lendemain d’un match de son cher STADE PISCENOIS contre LEZIGNAN.
Le 1er janvier 1937, à l’occasion d’un match contre l’AS BEZIERS, fut érigée une stèle située à l’entrée du stade qui rappelle son souvenir.
Ce stade fut celui du STADE PISCENOIS jusqu’en 1968, date à laquelle fut construit, avenue de Plaisance, l’actuel stade municipal plus moderne et plus spacieux.
Le Stade Louis TRIGIT est toujours utilisé pour les entraînements de l’équipe première et pour l’école de rugby.
Au cours de ces années 1920, le STADE PISCENOIS va progressivement passer du plus bas au plus haut niveau du Championnat de France de rugby.
Gravissant un à un tous les échelons, il sera Champion du Languedoc de 3e série en 1924, de 2e série en 1925 et 1927 et accédera dès la saison 1929/1930 au Championnat du Languedoc « Excellence » en compagnie de clubs réputés tels que QUILLAN, LEZIGNAN, BEZIERS, CARCASSONNE et NARBONNE.
A la fin de la saison 1929/1930, le STADE PISCENOIS passera directement de la division de Promotion d’Honneur (3e division) à la division Excellence (1ere division) dans des circonstances particulières.
En effet, à la fin de la saison 1930, douze clubs parmi les plus prestigieux, en désaccord avec la politique sportive fédérale jugée trop laxiste en matière de lutte contre la violence et de soupçons de professionnalisme, décidèrent de quitter la FFR et de fonder l’UFRA (Union Française du Rugby Amateur); il s’agissait du STADE TOULOUSAIN, du STADE FRANCAIS, de l’AVIRON BAYONNAIS, du BIARRITZ OLYMPIQUE, du STADE BORDELAIS, de l’AS CARCASSONNE, du FC GRENOBLE, de l’USA PERPIGNAN, du SAU LIMOGES, du STADE NANTAIS, du FC LYON et de la SECTION PALOISE;
Ils furent numériquement remplacés par des clubs des divisions inférieures sur proposition des comités régionaux.
Ainsi, le STADE PISCENOIS, proposé par le comité du LANGUEDOC, accéda par la petite porte au plus haut niveau du rugby français.
Il allait par la suite se montrer digne de cette heureuse promotion.
Les années 1930/40 constituent, encore aujourd’hui, la période la plus glorieuse du STADE PISCENOIS puisque le club passera quinze saisons consécutives au plus haut niveau, en catégorie Excellence, équivalent de la 1ere division du Championnat de France, avec en point d’orgue une demi-finale en 1932 contre LYON OU perdue 6/0 et deux huitièmes de finale en 1935 contre VIENNE (défaite 6/3) et en 1938 contre BIARRITZ (défaite 11/3).
Au cours de ces mêmes années, le STADE PISCENOIS sera régulièrement confronté au futur champion de France ou à son dauphin.

Ainsi, en 1931, TOULON sera champion de France après avoir battu le STADE PISCENOIS à Trigit en match de poule sur le score de 20/10; en 1932 le LOU , après sa victoire sur le STADE PISCENOIS en 1/2 finale, sera champion de France; en 1937 c’est VIENNE qui remportera le titre suprême après avoir battu en match de barrages le STADE PISCENOIS 3/0; en 1938 BIARRITZ, vainqueur du STADE PISCENOIS en 1/8e de finale, sera finaliste et l’USA PERPIGNAN en 1939 sera également finaliste du championnat, après avoir fait match nul 3/3 en match de poules à Pèzenas.

Furent également appelés en sélection du Languedoc, outre les quatre joueurs susnommés, l’ailier Jean MICHELI, les 3/4 centres Marcel GALAU et SAURET, le 1/2 d’ouverture ZAMOR et les 3e lignes ailes François RIVIERE et COURREAU.
Les arrivées au club en 1929 du capitaine-entraîneur catalan François SIDOU et en 1931 de l’international biterrois Adolphe BOUSQUET furent pour beaucoup dans les performances de leurs jeunes coéquipiers, auxquels ils apportèrent leur expérience du haut niveau acquise sous les couleurs de l’USAP et de l’ASB .
Cette époque marque par ailleurs l’hégémonie du rugby languedocien en France avec les titres de Champion de France de QUILLAN en 1929 et de NARBONNE en 1936 et de finalistes de QUILLAN en 1928 et 1930, de CARCASSONNE en 1925, de LEZIGNAN en 1929, de NARBONNE en 1932 et 1933.
Ces années 1930 avaient pourtant commencé dans la difficulté, la première saison dans l’élite voyant le STADE PISCENOIS lutter jusqu’au bout pour éviter la relégation.
La suite fut bien plus heureuse et jusqu’à 1944, le club fut considéré comme l’un des plus redoutables du championnat de France de rugby.


Au cours de cette même période, le STADE PISCENOIS prit d’ailleurs un malin plaisir à ramener de précieuses victoires, lors de ses déplacements à Paris en Championnat de France, comme en 1933 contre le CASG à Jean Bouin ou en 1935 contre le PUC au stade Pershing.
Seul le Racing Club de France échappa à cette malédiction puisque le plus ancien club français ne fut jamais dans la poule du STADE PISCENOIS.
Ces exploits piscénois furent salués comme il se doit par le quotidien L'ECLAIR SPORTIF.
La réputation du club, acquise à partir de 1932, lui permit d’être régulièrement invité à disputer des rencontres amicales contre de grands clubs tels le STADE TOULOUSAIN, le SU AGEN ou le RC TOULON.
De même, la notoriété du club conduisit la presse locale à faire ses gros titres sur les résultats du STADE PISCENOIS en Championnat de France, comme en février 1935:
Dans les comptes rendus des matchs de cette époque, le quotidien l’ECLAIR SPORTIF a souvent mentionné une assistance autour des barrières de « Trigit » de 3 à 4.000 personnes, ce qui représentait prés de la moitié de la population piscénoise venue encourager ses joueurs.
A partir de 1937, le STADE PISCENOIS recevra le renfort de l’international Raymond CAUSSE, en provenance de l’AS BEZIERS, qui occupera la fonction d’entraîneur-joueur jusqu’en 1944.
Il ne pourra malheureusement permettre à la nouvelle génération de démontrer toute sa valeur.
Durant les deux premières saisons de cette décennie 1940, le STADE PISCENOIS ne disputera que quelques matches dans des challenges amicaux (Challenge Français et Coupe du Languedoc).
Lors des saisons suivantes, outre le championnat de France d’Excellence; le STADE PISCENOIS disputera l’éphémère Coupe de France.
Pendant cette période troublée et pour une raison inconnue, le club prendra le nom de STADE OLYMPIQUE PISCENOIS entre 1940 et 1945.
La suite verra le STADE PISCENOIS quitter l’élite nationale en 1945, puis, après une entente malheureuse entre 1946 et 1948 avec l’AVIRON BITERROIS, présidé par l’ancien joueur piscénois Paul LOUBET, rétrograder progressivement pour terminer en Honneur (4e division) à la fin des années quarante.
La décennie suivante (1950 à 1959) restera néanmoins parmi les plus réussies du STADE PISCENOIS, puisque le club, entraîné par Louis VACASSY et présidé par Emilien BOT, va remporter son tout premier titre de Champion de France en 1956 en Honneur contre VERDUN, puis en 1960, entraîné par Félix LACRAMPE et présidé par Pierre ROMAN, le STADE PISCENOIS disputera la finale du championnat de France de 3e division malheureusement perdue contre CONDOM.
Les dix saisons suivantes (1960 à 1969) verront le STADE PISCENOIS, successivement entraîné par les anciens biterrois Raymond BARTHES, André GAYRAUD et Claude VIDAL et présidé par Jean BESSIERES, puis Raymond CAZES et Georges JOUVES, se maintenir régulièrement en 2e division, mais sans pouvoir aller plus loin qu’un huitième de finale en 1965 contre BOURGOIN.
Au cours de la décennie 1970, le STADE PISCENOIS, toujours en 2e division, présidé jusqu’à la fin de la saison 1976/77 par Jean MARTINEZ, à qui succéda Jacques BOULARAND en 1977/78, réussira sept fois sur dix à sortir des poules, mais il sera la plupart du temps stoppé au stade des seizièmes de finale du championnat.
Au cours des saisons 1980 à 1989, sous la présidence de Jacques BOULARAND et avec Bernard « Lolo » PUECH comme entraîneur, le STADE PISCENOIS réussira à se hisser dès 1981 en Première Division groupe B, grâce notamment à un superbe drop goal réussi par Yvan PEREZ en 1/8e de finale contre HYERES, parcours terminé en quart de finale contre COLOMIERS dans un match largement à sa portée et à s’y maintenir pendant quatre saisons consécutives.
Durant cette épopée en groupe B, l’équipe était composée d’excellents joueurs comme Elie VAQUERIN, les Frères ROUSSOULY, Claude MILLA, Daniel VAYLET, Marc LLARI, Yvan PEREZ, Jacques MARTINEZ, Serge VAREA, André RIVIERE, Bernard PEYRE.
Jean-Paul SALVAING était devenu entre temps le président du club à partir de la saison 1983/1984.
Le STADE PISCENOIS sera rétrogradé en 2e division en 1985 et se consolera grâce à la magnifique victoire de ses juniors en finale du Championnat de France CRABOS en 1986, avec une équipe entraînée par le duo André RIVIERE et Loulou CARME et composée de jeunes joueurs de qualité qui n’allaient pas tarder à marquer l’histoire du club. Y figuraient en effet Luc MALAVIELLE, Philippe BALSIER et Pierre MOREL futurs champions de France de 2e division en 1996.
En 1988, sous la présidence de Michel RAMON, le STADE PISCENOIS échouera en 1/8e de finale de 2e division face à PERIGUEUX.
La décennie 1990 sera celle de la conquête du deuxième titre majeur du STADE PISCENOIS , à savoir celui de Champion de France de 2e division en 1996 face à l’ASPTT de PARIS..
Jean-Paul SALVAING redevenu président au début de la saison 1988/1989, fut à la base du recrutement d’une grosse partie de l’effectif premier qui devint champion de France en 1996.
Il transmit en 1992 la présidence à Marc LLARI, entouré de Jean-Claude CARAYON et d’Yvan PEREZ.
Il était encore, à l’âge de 42 ans, sur la feuille de match lors du titre de champion de France en 1996.

Il transmit en 1992 la présidence à Marc LLARI, entouré de Jean-Claude CARAYON et d’Yvan PEREZ.
Marc LLARI, il faut le souligner, devint le premier président-joueur du STADE PISCENOIS.
Il était encore, à l’âge de 42 ans, sur la feuille de match lors du titre de champion de France en 1996.
A cette occasion, Dominique ROQUES, Christophe MALLERET, Christian UBACH, Franck HAUDRECHY, Stéphane BAEZA, Luc MALAVIELLE, Marc LLARI, Pierre MOREL (capitaine), Mustapha KAOUI, David ASTRUC, J.Christophe BOUSQUET, Christophe CALVAYRAC, Philippe BALSIER, Laurent CARAYON, David MAUME, Eric FONTAINE, Stéphane GALY, Robert MENRAS, Alain BOUSQUET, Didier FARENQ, gravèrent à tout jamais leurs noms dans les annales du STADE PISCENOIS, de même que les entraîneurs, Pierre GIRAUD et Bernard PEYRE, anciens joueurs du STADE PISCENOIS, qui conduisirent de main de maître ces garçons talentueux jusqu’au titre.
Par suite, le club reviendra pour deux saisons (1996/97 et 1997/98) en Première Division Groupe B.
En 1997 il sera éliminé en 1/16e de finale par les landais d’AIRE s/ADOUR, mais en 1998 il sera rétrogradé en 2e division.
Au cours de ces mêmes années 1990, les réservistes (Fédérale B) se distingueront également puisqu’ils seront par deux fois, en 1991 et 1992, finalistes du Championnat de France.
De 1999 à 2004, le club vit se succéder à la présidence, Jean-Pierre VAREA et Luc CANUT, puis Pierre GUIRAUD.
Au terme d’une catastrophique saison 2003/2004, le STADE PISCENOIS terminera 11e/12 de sa poule (3 victoires, 3 nuls, 16 défaites) et sera rétrogradé en championnat Honneur régional.
Au début de la saison 2004/2005, Marc LLARI fut rappelé à la présidence du club qu’il partagera avec son ami Jean-Claude CARAYON, grand serviteur du club depuis 1977, ayant occupé de manière continue tous les postes de responsabilité au sein du comité directeur.
Le club remontera à la fin de cette même saison en Fédérale 3 (5e division), après avoir conquis le titre de Champion du Languedoc.
En 2009, il terminera premier de sa poule et montera en Fédérale 2, mais redescendra la saison suivante en Fédérale 3.
En 2011/2012, David ASTRUC devint le troisième co-président, en charge du sportif de l’ensemble du club, la formation étant devenue l’objectif numéro un du STADE PISCENOIS.
En 2011 et 2012, le STADE PISCENOIS ne sera battu qu’au stade des 1/8es de finale de Fédérale 3, respectivement par ANGLET et SAINT JEAN EN ROYANS et accédera en 2012 à la Fédérale 2 où il ne pourra malheureusement se maintenir et redescendra en 2013/14 en Fédérale 3.
Aujourd’hui, le STADE PISCENOIS tient régulièrement et honorablement sa place, dans un rugby amateur qui est resté celui des petites villes comme PEZENAS.
Il compte prés de 400 membres actifs, dont 75 équipiers séniors, 30 dirigeants et éducateurs, une centaine de cadets et juniors et 200 jeunes à l’école de rugby et s’honore, notamment dans les années 2000, d’avoir conduit par trois fois (1999, 2004 et 2012) ses juniors catégorie Phliponeau en finale du Championnat de France.
Ce club vieux de 100 ans garde intact tout son prestige dans le monde du rugby, aussi bien au plan régional que national et s’enorgueillit d’avoir donné à la France, plusieurs internationaux, de Louis VACASSY à Yoan AUDRIN en passant par Michel FABRE, Patrick FORT, Philippe GALLART et Guillaume TAUSSAC.
Il restera à jamais fier de son glorieux passé et continuera de transmettre à ses jeunes piscénois, au travers d’une vocation de club formateur qui a toujours animé ses dirigeants, les valeurs de courage et de fierté qui sont attachées à ce fameux maillot violet et blanc.